Nelson

Repas thaï au Tong Tara dans le centre de Nelson. Bien et en plus l’addition est légère, environ 8 euros pour un repas servi à table. Vu la longueur de la carte, la préparation doit être faite à l’avance, mais les plats arrivent juste à la bonne température et le plaisir de la dégustation est entier

Chez Graeme, auteur de livres sur les randonnées en Nouvelle Zélande et d’un site de référence sur les trecks Tramping. Son livre ‘ 100 days walking te Araroa ‘ raconte son cheminement le long du sentier de 1300 km traversant l’île du sud au milieu d’une nature sauvage avec la tente dans le sac à dos. Gram est un vrai grand aventurier. Il a roulé à vélo autour de l’Australie pendant 5 ans et en a tiré 2 autres livres… si sa vraie passion est le trampling dans ce pays, il est aussi architecte. Il realise des diagnostics des maisons et connait particulierement bien les qualites et faiblesses des maisons du secteur.

Tramping veut dire clochard en Angleterre ou aux États Unis. En Nouvelle Zélande, trampling désigne sans ambiguïté ces marches de plusieurs jours en environnement naturel et … hostile tant appréciées par Vincent. Souvent des aventures solitaires en communion avec l’environnement.

Nelson est une petite cité calme et sans stress. Les gens sont gentils, polis et simples, agréables donc

La météo est la même qu’en Bretagne : en été, chaleur sans excès avec une moyenne de 25 degrés. En hiver, doux sans gel et sans neige. La réputation veut que Nelson soit la ville la plus ensoleillée de l.île du sud. Mon impression est de sentir plus souvent la présence du vent, de quoi me donner des envies d’approcher les voiliers au port de Nelson. 

Quand je suis arrivé, il y avait de quoi être déboussolé. Le soleil fait sa course quotidienne en passant par le nord. Je me suis habitué au bout de quelques jours.

Je suis content d’avoir oublié mon permis de conduire. La circulation roule à gauche. Et a vélo , je dois apprendre de nouveaux réflexes de précautions. Les manettes de freins sont inversées aussi !

La langue française est apprise à l'école. Mais les Kiwis ne la maîtrisent pas en dehors de bonjour et quelques politesses. Ils semblent heureux de faire étalage de leur notions du français et sont plus particulièrement bienveillants avec nous.

Les Kiwis désignent les habitants de la Nouvelle Zélande. Pour parler du fruit, les néo-zélandais disent kiwi fruit !

Le trampoline est une distraction favorite des enfants. installé à l’arrière des maisons kiwis, les enfants ne s’en lassent pas et sautent une demi-heure tous les jours selon mes observations de la maison voisine.

La cuisine proposée est principalement asiatique : indien, thaï, chinois. Des burgers sont aussi proposés. Et un restaurant français à Nelson !

Dinner in the Anchor Bar & Grill, seul restaurant du port

Dans mon assiette, des whitebait, des petits poissons blancs noyés dans une omelette. Avec quelques frites et de la salade. Pas très goutu, mais C’est local, peut-être même maori!

Et un fish&chips dans celle de Vincent, classique dans la cuisine internationale 

Ascension du sommet de la colline Centre of New Zealand au son de la musique des cigales. Altitude 147 m

Le chant des oiseaux est omniprésent du lever au coucher du soleil, dès que la végétation offre des refuges. Les petits passereaux sont les plus nombreux et s’approchent pour mendier une miette de repas. Les goélands argentés plus petits qu’en Europe se promènent en ville et se montrent très opportunistes sachant prendre leur part dans une assiette mal défendue. 

De fourmis naines s’immiscent dans nos vie. Elles défilent sur des trajectoires où elles se suivent à la queue leu leu. Elles raffolent de mes mouchoirs ! Sans pitié, j’efface leurs balisages de phéromones pour tenter de les décourager et de leur indiquer la sortie !

3000 kms séparent la Nouvelle Zélande de la terre la plus proche, l’Australie. Le mouvement naturel des espèces est ainsi très limité., ce qui en fait un écosystème unique. Pas de prédateurs pour les oiseaux si ce n’est notre chat domestique qui est prié de se promener en laisse avec son maître. Les oiseaux sont donc moins craintifs et se laissent approcher de près. Autre prédateur : l’homme qui dans le passé a abusé de la facilité à attraper les plus confiants, ceux qui avaient même perdu le savoir de voler.

Le kiwi est un de ces oiseaux mythiques quasi disparus aujourd’hui sous la pression des premiers chasseurs qui voyaient en lui une proie facile. Le volatile vit encore la nuit discrètement dans les forêts les plus reculées .

Aujourd’hui, ce patrimoine vivant est hautement protégé de nos appétits. Le gouvernement a instauré une politique volontariste qui rejette les importations de prédateurs sur le sol néo-zélandais. Gare à celui qui vient d’une ferme européenne et qui pourrait transporter quelques échantillons de terre. Pareil rejet pour le marcheur qui aurait collé un bout de terre à ses chaussures.

Ces mesures protectionnistes sont le bon sens pour la préservation des milieux. Et tant pis s’ils choquent nos consciences d’ouverture et de tolérance.

Il est loin le temps des découvertes de Christophe Colombes qui a apporté avec lui nos maladies occidentales contre lesquelles les autochtones n’étaient pas immunisés. 

Le relief verdoyant vers l’intérieur des terres. L’île du sud est principalement un paysage escarpé avec des montagnes jeunes. Le coté Ouest est un milieu hostile où l’homme est absent.

Le pays est traversé par une faille tectonique qui secoue régulièrement les maisons. En 2010, c’était au tour de Christchurch d’éprouver la solidité des murs. A quand le tour de Nelson ? Des études voudraient une certaine régularité des violences de notre terre. Le glissement des plaques souterraines est en fait continu. La tension augmente progressivement et un jour sans bien prévenir, tel un ressort, les énergies sont lâchées.

Chacun contribue au financement des provisions pour les reconstructions futures.

La montée des eaux due au réchauffement climatique est aussi d’actualité. Les tsunamis représentent un autre danger pour les maisons au niveau de la mer. Le prix des terrains des maisons avec les pieds dans l’eau est en train de baisser. 

Les maisons à l’abri des vallées ne sont pas pour autant épargnées. Lors des périodes humides, les glissements de terrain essaient de donner des frissons de toboggan aux maisons sur leur passage.

Pour tenter de se protéger, les maisons s'appuient sur des pilotis. 

Choisir un site pour sa maison est complexifié par tous ces dangers. Faut-il choisir entre les risques de submersion, les glissements de terrain, les tremblements de terre… Mais la vie n’est-elle pas dangereuse tout simplement ?

L’eternite tranquille ne fait pas partie du monde des Kiwis. en général, ils ne se posent pas toutes ces questions. Ils ont l’habitude d’accepter les coups du sort sans esprit de révolte et de demande de comptes aux responsables politiques.

La végétation luxuriante entre la mer et la montagne, un petit air de paradis sur terre. Des plantes originales se développent avec une grandes variétés de couleurs et une dominance du bleu.

Des pluies régulières viennent soutenir les efforts de la végétation pour se faire belle. 

Jeux de ballon dans les parcs pour les grands et les petits. Le volley est une grande distraction. Une variante autorise la frappe au pied  J’ai vu un jeu de cricket avec ses règles compliquées et qui s’éternise dans des journées longues. J’ai hâte d’assister à un match de rugby !

Certains soirs, Le cinéma en plein air s’installe sur la pelouse. 

Le labyrinthe est un des éléments des cathédrales du moyen âge comme à Chartres. Les pèlerins se devaient de terminer leur marche par le labyrinthe comme l’illustration en raccourci de leurs quêtes. La cathédrale de Nelson reproduit la symbolique du labyrinthe avec ce dessin

Les voiliers rentrent au port en passant devant le boat shed café pour éviter les nombreux dangers qui attendent les marins imprudents. De nombreuses épaves gisent au fond de l'eau.

Les fonds peu profonds sont un piège également pour les baleines qui s'aventurent dans la baie et qui se laissent surprendre par la marée basse. Des hécatombes de centaines de baleines se sont produites ces dernières années.

Les ouragans manifestent de temps en temps la colère de la mer et détruisent ces constructions fragiles bâties sur l'eau pour notre plaisir.

Le vin est aussi un produit néo-zélandais. Vin rouge, vin blanc et en particulier dans la région de Nelson. Il y a même une route des vins qui démarre dans le centre de Nelson et qui suit les vignobles sur une centaine de kms à vélo !

Le riesling est un des crus recherchés. Ainsi que le pinot noir. Mais la ne s'arrête pas la liste.

Les produits laitiers sont aussi abondants et exportés comme ce fromage blanc. Côté fromage, c'est plutôt le shedard, influence britannique oblige. Le brie testé a du être fabriqué avec du carton.

Ces deux grandes pierres imbriquées alternent des faces polies et d'autres granuleuses. Est ce la représentation du couple qui vit ensemble avec ses différentes faces.

Une partie de la population néo-zélandaise a des origines maories avec une peau plus tannée, des cheveux foncés et un port plus lourd. Les Maoris sont souvent tatoués, ainsi qu'une bonne partie de la population dans une proportion plus importante qu'en Europe.

Le Haka est célèbre. Cette danse guerrière introduit les matchs de rugby dans lesquels les néo-zélandais sont maîtres. Le rituel a ses origines dans les affrontements entre tribus pour impressionner l'adversaire avant le vrai combat. Les rictus et les mimes d’égorgement ont de quoi effrayer un ennemi !

L'histoire raconte que les guerres entre tribus maoris étaient communes. Et quand en 1785, la Pérouse essaya de débarquer comme dans les autres îles du Pacifique, les français furent très mal accueillis. Quatre marins passèrent tout de suite de vie a trépas. Le bateau repartit et il fallut attendre 80 ans pour qu'un bateau hollandais se risquasse à nouveau a faire connaissance avec les autochavec plus de succès.

La recette maison pour cuisiner les moules vertes : après ouverture et suppression du bizu, poivre, beurre et shedard. Passage au four pendant 2 mn 30. Et déguster : 4 moules pour une personne est une bonne proportion.

Le musée d'art Suter dans le centre de Nelson. Entrée gratuite.

Quatre salles présentent des œuvres picturales et quelques sculptures et poteries. On se retrouve aussi à la cafétéria pour une boisson ou un une salade avec vue sur le Queens garden.

Le déplacement a vélo est une pratique courante de la vie a Nelson. Pour Vincent et moi, nous avons 2 km à parcourir pour aller au centre-ville.  le vélo est la bonne solution qui nous permet de prendre l’air et qui est très économique. De bonnes pistes pistes cyclables nous protègent des voitures. Et pas de soucis pour chercher à se garer. Mais il ne faut pas oublier son casque pour ne pas être verbalisé !

Sur le retour dans les derniers cent mètres, une pente freine la vitesse de mon vélo fonctionnant à l’énergie musculaire. Sur cette section, Il m’est arrivé de me faire dépasser par un autre vélo pilote par une femme et chargé avec trois enfants sur la longue selle arrière . J’étais un peu vexé de souffler comme un sportif alors que ma concurrente badinait joyeusement avec sa marmaille. Son moteur électrique devait réduire l’effort pour monter la pente.

Le vélo électrique est très souvent choisi pour faire face aux déclivités prononcées de la région. Les cyclistes n’hésitent pas à investir dans des modèles pouvant atteindre les 10 000 $NZ. Un choix qui peut surprendre dans un premier temps, mais qui peut aussi se justifier s’il permet de remplacer le recours à la voiture. Moustache est la référence du vélo haut de gamme dans les boutiques spécialisées. Il est fabriqué dans les Vosges dans l’est de la France. Compter 4 mois d’attente après une commande en Nouvelle Zélande.

Nb : 10 000 $NZ = 6 000 €

Le tatouage est une pratique courante en Nouvelle Zélande. Le responsable de la cafétéria du quartier a accepté de se laisser photographier. Les tatouages ont même envahi le haut de son crâne. Cette innovation pourrait être utile a ceux qui souffrent de calvitie.

Les Maoris sont très souvent tatoués. Historiquement, les membres des gangs se faisaient tatouer le visage pour afficher leur appartenance et pour se reconnaître facilement. Aujourd’hui, la tatouage n’est plus le propre de leur identité du fait qu’une majorité de la population kiwi y a recours.

En papotant avec mon voisin de table de la cafétéria, il m’interrompt pour s’excuser parce que c’est l’heure de son rendez-vous pour rajouter un petit tatouage à sa collection déjà bien impressionnante 

Réflexions en attendant la fin de la tournée de linge de la laverie. 

Il est facile d’être heureux quand aucune contrariété vient perturber une vie sereine. Malheureusement, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Chacun est confronté à des soucis de tout ordre, de différentes importances.

Pour être heureux, faudrait il être épargné de toutes les petites contrariétés que la vie s’obstine à nous réserver ? Un humour mal apprécié, un contretemps qui tombe mal, la pluie alors qu’on attendait le beau temps, une porte qui ferme mal… La liste serait longue à présenter et pourrait couvrir des domaines plus critiques.

Quand il est possible de gommer les causes de ces contrariétés, il faut dépenser son énergie pour réparer ou atténuer la source des irritations. En réparant la porte par exemple. En s’éloignant de ceux qui sont trop différents et compliqués. En se défendant quand on est attaqué.

Mais souvent, le seul choix qui nous reste est de se déclarer victime et d’être malheureux ou au contraire de voir le bon côté des choses, la pluie on en a besoin pour nos réserves d’eau … Et parfois il faut faire un effort ou avoir une certaine philosophie pour accepter l’humour différent de nos interlocuteurs. Pour être heureux, il faut savoir accepter notre destin. En ouvrant les yeux, il est facile de voir que le malheur frappe plus fort autour de nous et que nous n’avons pas besoin de nous lamenter. Pour ma part, j’ai décidé d’etre Souriant sous la pluie.